Déclaration d'Anousheh Karvar, secrétaire nationale - Identité nationale, « Ça sera sans nous ! »
Depuis le 2 novembre et jusqu'au 2 février, le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, Eric Besson, organise un débat sur l'identité
nationale dans toutes les préfectures et sous-préfectures de France. Associations, syndicalistes, citoyens y sont invités pour débattre et répondre à la question : « Qu'est-ce qu'être Français ?
»
Parce que cette initiative a des objectifs électoralistes à la veille des Régionales, la CFDT, à l’issue de son bureau national, a choisi de ne pas participer à ce débat et appelle ses équipes à
ne pas répondre aux sollicitations des préfectures. Ce débat est très mal venu à l’heure où les Français attendent des réponses à leurs préoccupations quotidiennes que sont la montée du chômage
et des précarités.
Pour la CFDT, un tel débat pourra occulter les vraies questions auxquelles le gouvernement se doit d’apporter des réponses concrètes : sortir le pays de la récession et du chômage de masse,
répondre aux craintes des salariés et donner des perspectives à une jeunesse qui n’entend parler que de crise depuis quelques décennies. Le fait que cette réflexion soit organisée sous l'égide du
ministère de l'Immigration oriente le débat et risque de stigmatiser la population immigrée ou issue de l'immigration.
L'urgence est plutôt dans la consolidation notre cohésion sociale, dans une France en crise où le risque de repli est important.
Pour la CFDT, s'il est un sujet qui nécessite véritablement une impulsion politique pour continuer à se construire, c'est avant tout la citoyenneté européenne, fondée sur son modèle social. Dans
le contexte de la ratification du traité de Lisbonne, c'est pour la CFDT, le véritable enjeu de l'avenir à investir.