Les responsables départementaux autour d'une même table avant la manifestation de mardi, à Agen et Marmande.
Les voilà réunis autour de la table, au quatrième étage de la Bourse du travail, à Agen. Neuf représentants syndicaux battent le rappel des troupes avant la manifestation contre la réforme des retraites, mardi 7 septembre. En Lot-et-Garonne, rendez-vous est donné à 10 heures, place de la Préfecture à Agen, et 14 h 30, esplanade de Maré à Marmande.
C'est peu dire qu'ils ne désespèrent pas d'imposer « le débat » au gouvernement, à l'heure où le projet est soumis à l'examen du parlement. « Il s'affiche sur d'autres choses, on trouve des boucs émissaires par-ci par-là. C'est à se demander si les scandales n'ont pas du bon… En attendant, on ne parle toujours pas du problème des retraites », remarque David Ceccon, de la CFDT. « Tout est fait pour que le débat n'ait pas lieu », continue Éric Delage, de la FSU.
« Détricotage »Signe présumé que la manifestation pourrait capitaliser au-delà du sujet du jour, Christian Dumon, du syndicat Unsa, ne retient guère son ressentiment à l'égard du président Sarkozy, quitte à trop en faire. Marc Alepuz, de la CGT, a repiqué dans la revue « Challenges » les patrimoines de Bernard Arnault et de « la camarade Liliane » convertis en centaines de milliers d'années de Smic : « Et il faudrait que ce soit les Smicards qui travaillent un an de plus ? » Et de mettre en contradiction le chômage tant chez les jeunes que chez les seniors avec l'impératif de cotiser plus longtemps : « Ils n'auront jamais leur retraite à taux plein ! La seule raison de la réforme, c'est de verser moins de pensions. »
Laurent Beyney, de la CFE-CGC n'y voit rien d'autre que le « détricotage » du système de retraite à la française, adopté après-guerre. « Ce qui a été possible à l'époque, alors que l'Europe était ruinée, l'est toujours », reprend Marc Alepuz. « Et moins de retraite, c'est plus de chômage », résume Christian Dumon. Si FO ne s'est pas rallié au mot d'ordre « contre cette réforme des retraites, pour la retraite à 60 ans », se disant « pour le retrait » pur et simple, son représentant Christian Attias l'assure, « on n'est pas sur l'affiche, mais on sera présent à la manifestation, au même endroit, à la même heure ».
Source: Journal Sud Ouest