25 octobre 2012
4
25
/10
/octobre
/2012
15:33
Dans un communiqué en date du 19 octobre 2012, les policiers CFDT se disent favorables
sous conditions, au retour du matricule sur la tenue. L'apposition du matricule sur la tenue les expose à tous les abus contre lesquels ils sont peu protégés et demandent en conséquence des
garanties du ministre.
Texte du communiqué
Paris le 19/10/12
Retour du numéro de matricule des policiers sur leur tenue d’uniforme : la CFDT Interco Police d’accord sous conditions…
Une des promesses du gouvernement en place est de tenter de réconcilier la population avec sa
police. Le besoin s’en faisait sentir, tant du côté des citoyens que du côté de la grande majorité des policiers. Voilà maintenant plus de dix ans que « la culture du chiffre »
s’est substituée au souci d’offrir un service public de qualité. Les orientations passées ont, il est vrai, engendré des pratiques discutables de la part d’une infime partie de policiers, dont
le contrôle au faciès, celui-ci étant nourri par les amalgames, le manque de formation continue et le souci d’optimiser les statistiques.
Afin de mettre fin, ou tout au moins juguler ces contrôles abusifs, le gouvernement actuel souhaite
apporter davantage de transparence à l’action policière sur le terrain. La piste de la remise d’un récépissé à chaque personne contrôlée a dans un premier temps été évoquée mais parce que
chronophage et peu pragmatique pour les policiers, elle cède aujourd’hui la place à la réinstauration du matricule administratif des fonctionnaires de police sur leur uniforme, qui a
définitivement disparu depuis 1984 (non pas par volonté politique mais pour des raisons techniques liées au renouvellement des uniformes).
Par son sens du service public, par son désir affirmé de renouer le lien avec la population et par ses
convictions républicaines fortes, la CFDT Police ne désapprouve pas cette mesure mais s’interroge légitimement sur les dérives que pourraient générer ce dispositif, notamment en termes
d’accusations fantaisistes émanant de personnes viscéralement hostiles aux forces de l’ordre. Les possibilités offertes à un fonctionnaire de police de prouver sa bonne foi sont limitées
sur le plan administratif (orientations à charge effectuées par certains responsables hiérarchiques, impossibilité d’être assisté d’un représentant du personnel ou d’un avocat pendant une
audition etc…). Il sera bien compliqué de faire la part des choses, entre les abus et les affabulations.
C’est en ce sens que la CFDT Police souhaite obtenir des garanties pour que ceux qui travaillent de façon
respectueuse et déontologique, puissent exercer leurs fonctions en toute quiétude. Enfin, c’est aussi en prenant des mesures concrètes visant à ne plus susciter et glorifier la
« bâtonnite » que le nombre de contrôles abusifs baissera significativement.